La guerra civil española



Pendant trois ans (1936-1939) une guerre civile sanglante allait opposer les armées gouvernementales et les rebelles nationalistes. Ces derniers conquirent peu à peu le pays grâce à l'aide militaire de l'Allemagne et de l'Italie, limitées de l'URSS et l'appui de volontaires (Brigades Internationales).

Franco (Caudillo dès 1937) s'appuyant sur la Phalange, devenue parti unique, établit un régime autoritaire et corporatiste. L'Espagne pratiqua pendant la 2nd guerre mondiale une politique d'habile neutralité mais jusqu'en 1950, la communauté internationale la tint à l'écart...


Réfugiés espagnols conduits vers un camp entre Argelès-sur-Mer et Le Barcarès
La défaite de la république espagnole entraîna un phénomène de diaspora parmi les plus importants du XXe siècle.
Près d'un demi-million d'espagnols, craignant les représailles franquistes, franchirent la frontière pyrénéenne. L'hospitalité que les autorités françaises leur réservèrent restera comme une page sombre de ces années là.

Après un bref passage dans des camps de contrôle, hommes, femmes, enfants furent dirigés vers des camps de concentration installés tout le long de la Côte Vermeille où rien n'avait été prévu pour les héberger. Ces êtres fourbus, à bout de force, qui avaient cru trouver en France un havre de paix après les souffrances qu'ils venaient d'endurer, perdirent bien vite leurs illusions.
Pour la plupart, ils vécurent dans des conditions d'une extrème précarité, sur les plages du littoral méditerrannéen, sans abri, chichement nourris, parfois traités comme des troupeaux de bêtes.
Ces temps-là, pour inhumain qu'il fut, durèrent jusque vers la fin de l'été 1939 où, peu à peu, ces camps se vidèrent : la main d'oeuvre espagnole fut embauchée pour remplacer les français que la mobilisation (septembre 1939) avait éloignés de leur foyer.
A la même époque, plusieurs dizaines de milliers d'espagnols furent admirablement acceuillis, en revanche, au Mexique (et dans d'autres pays d'Amérique latine), en URSS où ils trouvèrent à se recaser.

La diaspora républicaine dura plusieurs décennies jusqu'à la mort de Franco.
(1) Miguel de Primo de Rivera (1870 - 1930) :
Général et homme politique espagnol. Après avoir participé aux capagnes du Maroc, il fut nommé Chef d'Etat Major des armées en 1935. Eloigné aux Canaries en 1936, il prit la tête du soulèvement (Maroc - 18 juillet 1936) contre le gouvernement républicain et fut nommé par la Junte de Burgos, Généralissime (29 septembre 1936). Il l'emporta dans la guerre civile (1936-1939) et devint en octobre 1939 le chef unique (Caudillo) de l'Espagne, où il instaura un gouvernement totalitaire et corporatiste appuyé sur la Pahalange, seul parti autorisé.
En 1947, il rétablit la monarchie et s'institua "procureur Régent" à vie. Neutre pendant la 2nd guerre mondiale, isolé en suite, il se rapprocha à partir de 1952 des Etats-Unis et de la France. Alors que diverses oppositions se manifestaient et étaient durement réprimées, Franco désigna en juillet 1969, le prince Juan Carlos comme son successeur à la tête de l'Etat Espagnol. Il exerca le pouvoir jusqu'à sa mort, survenue le 20 novembre 1975, après une longue agonie.