"Couplets de la rue Saint-Martin" de Robert DESNOS
Je n'aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu'André Platard l'a quittée.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin,
Je n'aime rien, pas même le vin.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu'André Platard l'a quittée.
C'est mon ami, c'est mon copain.
Nous partagions la chambre et le pain.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin.
C'est mon ami, c'est mon copain.
Il a disparu un matin,
Ils l'ont emmené, on ne sait plus rien.
On ne l'a pas revu dans la rue Saint-Martin.
Pas la peine d'implorer les saints,
Saints Merri, Jacques, Gervais et Martin.
Par même Valérien qui se cache sur la colline.
Le temps passe, on ne sait rien.
André Platard a quitté la rue Saint-Martin.
Robert DESNOS
Depuis qu'André Platard l'a quittée.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin,
Je n'aime rien, pas même le vin.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin
Depuis qu'André Platard l'a quittée.
C'est mon ami, c'est mon copain.
Nous partagions la chambre et le pain.
Je n'aime plus la rue Saint-Martin.
C'est mon ami, c'est mon copain.
Il a disparu un matin,
Ils l'ont emmené, on ne sait plus rien.
On ne l'a pas revu dans la rue Saint-Martin.
Pas la peine d'implorer les saints,
Saints Merri, Jacques, Gervais et Martin.
Par même Valérien qui se cache sur la colline.
Le temps passe, on ne sait rien.
André Platard a quitté la rue Saint-Martin.
Robert DESNOS
Robert DESNOS est l'auteur d'une oeuvre légère, amusante et fantaisiste qui enchante aussi les enfants. L'auteur de "Corps et biens" est aussi -sombres circonstances obligent- celui d'une poésie très engagée qui n'a pas fini d'interpeller nos consciences. Avant de périr dans l'effroyable tourmente de la Seconde Guerre mondiale, Robert DESNOS nous a laissé en héritage une poésie à la fois lyrique et populaire d'une haute qualité.
Il salue ici la mémoire de André PLATARD, résistant, fusillé par les nazis.